Mes étapes et des infos pratiques
Vous trouverez la liste de mes étapes avec, en dessous de chacune d'entre elles, un chapitre d'infos pratiques qui pourraient vous être utiles
1/ Impatience
Départ de Lannion et arrivée à Balbigny après 10h de route.
Je suis à 278 km des sources de la Loire
Installation au camping de la route bleue (la N7) en rive droite (accès facile à la Loire). Une gérante (Lucette) très sympa qui me propose de venir me chercher à la gare à mon retour. Parking possible à l'intérieur du camping pour laisser la voiture
Je suis impatient d'embarquer mais j'ai prévu une journée de repérages et de prépartion du bateau pour demain
Préparer un voyage c'est déjà voyager
Je ne me suis pas spécialement entraîné avant mon départ.
Le tour de la presqu'île de Lézardrieux en Bretagne nord pendant 2 jours m'a permis de peaufiner les réglages de mon bateau et le chargement de mon matériel
Je navigue en mer assez régulièrement pour des balades et un peu de pêche et j'ai aussi navigué en eau douce sur le Lac de Guerlédan en aller/retour pour tester mon nouveau kayak
Ma préparation a surtout consistée en la réalisation d'un road-book avec la liste des étapes envisagées (mais ça a changé en cours de route) des photos satellites de certains obstacles (le barrage de Décize par exemple, les centrales, certains ponts...), de l'emplacement de quelques campings (pas faciles à repérer quand on a le derrière au raz de l'eau et même dans l'eau parfois !).
Ce road book ne peut pas être publié en entier dans ce site mais j'insère dans la rubrique "Mes étapes" la liste prévisionnelle de mes étapes, de mes hébergements et des obstacles
J'ai plastifié ce road book au fer à repasser avec des pochettes transparentes, le tout relié avec une baguette à spirales et il a fait tout ce chemin accroché devant moi
C'est ici l'occasion de remercier celles et ceux qui ont publié des infos sur le web et, le récit de leur voyage, m'a aussi donné envie de descendre la Loire
2/ Le matin du grand soir...
Journée consacrée aux repérages : Barrage de Villerest pour portage + alertes lâchés d'eau, barrage de Roanne (vérification du passage par le port du canal), accès camping de Pouilly Sous Charlieu par la rivière "le Sornin" - et à la préparation du matériel
Mon bateau que j'ai surnommé "Titine" (je lui flatte la groupe quand l'obstacle est passé sans encombres !)
- Kayak de mer RTM Ysak de Luxe avec gouvernail acquis chez "Force 8" à Paimpol (Bretagne Nord)
- Bateau solide qui peut frotter les cailloux sans trop rouspéter et assez vaste pour me permettre de loger tout le matériel
- Gouvernail très pratique. Je dirige mon bateau à la pagaie mais c'est agréable de rester droit dans le fil du courant pendant les pauses, les photos, l'observation des oiseaux...
- Pas de jupe car ça me permet de remonter les genoux très haut pour me dégourdir les jambes
- Caisson arrière. Damned. Jamais réussi à le fermer. Essais avec talc, savon, graisse marine, petite cordelette pour tirer sur le caoutchouc mais rien à faire. Il est resté à demi-ouvert pendant toute la descente
3/ Balbigny/lac de Villerest
Impatient d'embarquer, le repérage du barrage de Villerest me calme un peu. Le portage semble difficile pour remonter jusqu'au Camping "L'orée du lac" puis de redescendre (par la route !) jusqu'à une mise à l'eau possible auprès d'un pont (merci au pêcheur et à sa femme qui m'ont accompagnés pour me montrer les lieux)
Je ne sais pas non plus à qui m'adresser (à Orléans ?) pour m'assurer des lachés d'eau du barrage (qui me semble bien plein - hum hum). Le pêcheur me raconte
qu'il a déjà vu des kayaks dans les arbres et je n'ai pas très envie de remonter aux origines de l'homme et de grimper aux arbres en me faisant surprendre par un lâché
Réunion avec moi-même, réflexion et décision à l’unanimité de naviguer en aller et retour sur le lac de Villerest au départ de Balbigny sans trop déranger les pêcheurs puis de remettre le kayak sur la voiture pour un "vrai" départ à Pouilly Sous Charlieu
le matériel
La liste du matériel embarqué (tout doit pouvoir rentrer dans le bateau !) se trouve dans la rubrique "matériel"
4/ Balade sur le lac de Villerest
Jolie balade jusqu'au chateau de la Roche puis retour sans possibilité facile de débarquer car tous les coins favorables sont occupés par des pêcheurs qui, pour beaucoup, ont planté leurs tentes (pêcheurs de carpes ?)
Je démonte ensuite le camp et me rend à Pouilly Sous Charlieu pour mon vrai départ
le budget
Je n'ai pas tenu le compte exact du coût de cette grande balade sur la Loire
Le budget premier concerne le bateau et tout le matériel nécessaire pour une navigation au long cours mais cet investissement peut s'amortir sur plusieurs années
Le poste le plus important est sans doute le transport (carburant, péages, SNCF)
Il est possible de vivre ensuite au quotidien avec un budget minimum même si vous passez quelques nuits sur des campings (exemple : Camping municipal de Pouilly Sous Charlieu "les ilôts" est à 4,70 euros la nuit pour une personne et une tente)
Le budget nourriture dépend des besoins (et de la gourmandise !) de chacun, de l'envie d'un resto, de goûter aux produits locaux....
5/ Pouilly Sous Charlieu/Chambilly 20km
Départ 6h Arrivée 11h !!
Bulletin météo : Pluie puis orages. Pas de vent. Courant important
Une fois dedans elle est bonne !
Camping et gérante sympas au bord de la rivière "Le Sornin" qui se jette dans la Loire après quelques méandres serrés (voir vue aérienne)
Possible de laisser la voiture au camping et d'embarquer sur cette petite rivière (accès aménagé) ce que j'ai fais. Passage à gauche du seuil du moulin en tirant le bateau (repérage la veille du pont routier à la sortie du camping)
Des cailloux, pas mal de courant et ce qui devait arriver arriva. Pas facile de faire de l'eau vive avec un kayak de mer de + de 5m ! Une cravate sur un rocher et l'hiloire se rempli d'eau. Au bouillon (une fois dedans elle est bonne !) mais pas de bobo. Il me faut d'abord écoper un peu le bateau avant de pouvoir l'incliner pour le vider. Finitions à l'éponge
La Loire enfin sous le mauvais temps mais la Loire enfin
Le courant est important et il y a des oiseaux partout
Accostage conseillé rive gauche avant le pont de Chambilly (difficile plus loin en raison du haut niveau d'eau et du courant) sur ce qui était une aire naturelle de camping (débarquement facile)
Bivouac possible à cet endroit (le village est tout proche) mais des orages sont prévus cet après-midi (en effet, j'ai pû le constater) et je vais au Bistrot "Chez Pascal" pour trouver un hébergement en "dur". Un gîte sympa ou la propriétaire m'offre des fraises de son jardin. Orages toute l'après-midi et repérage de la "sortie" du pont de Chambilly lors d'une éclaircie + bricolage (attache d'une bretelle de mon sac de pont à l'avant et que je porte sur l'épaule ce qui me facilite grandement le portage)
Bonnes adresses à Chambilly : Bistrot "Chez Pascal" et gîte de Mme Carteron 03 85 25 48 79
Anecdote : un kayakiste qui descendait la Loire a voulu remonter le Sornin pour arriver au camping de Pouilly et il lui a fallu 2 heures pour atteindre sa destination ! Chapeau
Naviguer en solo
C'est très démocratique de naviguer en solo ! Lorsqu'il faut prendre une décision, je m'organise une réunion et j'obtiens toujours l'unanimité
Il faut quand même être très prudent et être attentif aux petites choses qui pourraient dégénérer (le couteau quand on bricole, le camping gaz qu'il faut parfois mettre en marche dans la tente - fortement déconseillé - quand il pleut vraiment trop)
J'ai porté ma brassière chaque jour même sur les zones les plus calmes et il est fréquent de se retrouver dans des zones sans réseau pour le portable
J'ai aussi repéré systématiquement les obstacles avant de m'engager
6/ Chambilly/Digoin 26km
Bulletin météo : Frais, couvert, pas de vent
Départ 8h arrivée 15h
Le brochet ?
L'eau a montée en raison des orages et d'un lâché d'eau possible au barrage de Villerest (?)
Passage du pont de Chambilly tout à droite car il y a des arbres en travers des arches
Pas un chat sur l'eau (des allemands sont à 2 jours devant) ni en rive (les villages et les fermes sont construits assez loin du rivage à cause des crues) mais des vaches et beaucoup d'oiseaux en particulier des hirondelles des rivages qui font leurs nids dans les talus des rives
Du courant et des nappes de fleurs blanches à la surface qu'il faut éviter pour ne pas rester "enlisé" et... ne pas les abîmer
Un gros poisson (un brochet ? un sandre ?) fait un bond formidable juste devant le kayak et je fais aussi un bond moins formidable (je n'ai pas trop la place). Nous avons été surpris tous les deux
Des remous surgissent aussi sans prévenir (un trou, un haut fond ?) et le bateau fait des écarts
Passage du pont canal de Digoin un peu olé olé. Beaucoup d'eau mais des cailloux partout. Passage tout à gauche après repérages. Un promeneur sympa me raconte que des personnes se sont noyées dans le rappel du seuil. Oups ! Je préfère un portage de 50 m
Des oiseaux (que je ne sais pas toujours identifier), des cigognes, des oies, des canards, des cygnes. Des vaches curieuses qui me regardent passer ou moi qui regarde passer les vaches
Une nature de printemps, des fleurs et des buissons d'aubépine
Pêche pendant le pique-nique mais bredouille
Matelas crevé. Immergé dans un bac pour lessive dans un camping pour trouver le trou que je pense boucher avec une pointe (!) de super glue. Rien vu et il est sans doute devenu poreux avec le temps. Je vais dormir par terre jusqu'à Orléans
Les bidouilles de "confort" sur le bateau et sur le matériel
- Dosseret changé (j'ai récupéré un dosseret haut d'un sit on top)
- Adhésif toilé sur les pagaies pour éviter les ampoules et le contact très froid quand il fait 6° le matin !
- Bretelle de sac à dos attaché à l'avant pour les portages (il est possible de soulever le kayak sur l'épaule en tirant ou en poussant)
- Une grosse éponge ménagère très pratique pour assécher le bateau quand il pleut ou quand j'embarque un peu d'eau
- Trous à l'extrémité de mes chaussures fermées pour laisser l'eau s'écouler avant d'embarquer
- Mitaines en néoprène et je n'ai pas eu une ampoules, juste de la corne dans le creux des pouces
- Chariot de surf pas adapté (trop lourd - il déséquilibre le bateau quand il est sur le pont) et difficile à faire glisser sous le bateau et à le fixer quand on est seul. C'est important d'avoir un chariot adapté (les allemands avec qui j'ai navigué ont de super chariots pliables en alu)
7/ Digoin/Diou 27 km
Départ 8h arrivée 12h
Bulletin météo : pluie toute la journée. Pas de vent. Fort courant
Que d'eau, que d'eau
Mon appareil photo n'a pas apprécié l'eau du ciel. Je le sèche au camping gaz et je protège la carte mémoire dans du PQ. Il ne veut pas redémarrer. Je ferai quelques photos avec mon téléphone portable en attendant d'acquérir un autre appareil
Démontage du camp avant le début d'une nouvelle averse.
Sur la Loire, il ne pleut pas que sur les c... il pleut aussi sur les bretons :-)
L'eau a encore montée
Des nappes d'algues à la dérive, certaines de + de 4m2. Slalom permanent pour les éviter
Sous la pluie, mon chapeau ressemble à une crêpe beurre sucre et pendouille de partout mais les oreilles sont faîtes pour retenir les chapeaux !
Arrêt à Diou (rive gauche) ou je rencontre les 4 kayakistes allemands partis de Pouilly Sous Charlieu et qui ont pris une journée de repos à l'abri sous leurs tentes
Je plante ma tente sur ce bivouac 4 étoiles (aire de pique-nique) et nous échangeons des infos et des conseils
Arrivée au bivouac d'un aventurier français (Denis) qui est parti de Feurs (aval de Balbigny) en.... barque de pêche en plastique ! 100 kgs (?) de matériel embarqué et il a l'intention d'aller jusqu'à Nantes. Il conduit son bateau debout avec une pagaie double
Je l'aide dans l'installation de son bivouac et son matériel ressemble à un inventaire à la Prévert ! Une ancre d'au moins 10kg et qui aurait pû retenir l'Erika quand il s'est fracassé sur les côtes de Bretagne, une machette longue comme mon bras pour faucher les orties au bivouac, des piquets de tente en fer à bêton qu'il enfonce avec un marteau de tailleur de pierre, une table et une chaise pour le confort, une bouteille de whisky et... un raton laveur
Je vais faire quelques courses au village et je rencontre le garde champêtre qui m'emmène en voiture à la supérette. J'achète un demi poulet rôti que je partage avec Denis
Mon matériel de sécurité
- pagaie double attachée au bateau par une petite cordelette qui ne gène pas les manœuvres et assez longue pour enfiler la pagaie dans l'hiloire à l'arrêt ou pendant les portages. Si vous vous mettez en vrac, vous n'aurez pas besoin de nager (sans doute sans succès) pour récupérer votre pagaie tout en ne lâchant pas (jamais) votre bateau
- petit bidon étanche attaché sur le pont par une longue cordelette et glissé au fond de l'hiloire (il suffit de tirer sur la cordelette pour l’amener à soi) avec mon téléphone à l'intérieur + du petit matériel
- sifflet attaché à ma brassière
- feu rouge à main dans mon bidon
- écope accessible accrochée derrière le dosseret
- pagaie simple de rechange sur le pont arrière
- un couteau dans la poche de ma veste
- une bombe aérosol au poivre pour repousser les chiens agressifs au bivouac (et aussi les crocodiles)
8/ Diou/Décize 50km
Bulletin météo : Pluie pas de vent
Départ 7h30 arrivée 16h
Pagayer plus pour avancer plus
Réveil à 5h par la radio de Denis installé près de ma tente
La Loire est d'huile ce matin mais il pleut toujours
Beaucoup de courant et ça sent le caoutchouc brûlé dans les virages
Je navigue de concert avec Denis sur un petit bout de Loire. Il pagaie debout (il ne peut plus s'asseoir sur son coussin qui provient d'un canapé) et il a des ampoules plein les mains
Il embarque aussi 6 briques de lait et même un râteau de jardinier pour nettoyer ses bivouacs
Bon vent Denis. Respect
Je voulais m'arrêter à 25km de Diou mais il pleut et le courant pousse. Je décide de poursuivre jusqu'à Décize (25km de plus) après un pique-nique avec Denis qui sort sa table, sa chaise, son réchaud et se fait griller une andouillette
Arrivée à Decize avec les groupe d'allemands et pas très envie de planter la tente sous cette pluie battante
Le club de Décize (juste en face du camping) nous accueille très gentiment. Vestiaires, douches... et ils nous proposent de dormir à l'abri dans le foyer du club. Ce n'est pas Décize c'est Byzance !
Denis nous rejoint en fin d'après-midi et je l'invite au resto ce soir
J'ai installé mon duvet dans le foyer mais comme je crains les ronfleurs (nous sommes 6 dans cette salle), je plante ma tente sous la pluie pour pouvoir passer une bonne nuit.
J'ai passé une bonne nuit
Pas facile d'ouvrir les mains en grand le soir quand on a pagayé pendant 50 km
NB pour les connaisseurs : la ferme en équilibre est toujours à sa place !
Alimentation
J'ai toujours un fond de nourriture en réserve constitué de pâtes lyophilisées, de barres de céréales et d'une bouteille d'eau
Il est difficile de faire des courses en rive jusqu'à Décize ou Nevers mais vous pouvez trouver de quoi vous nourrir sur certains campings
J'ai pu récupérer de l'eau de pluie pour la cuisine, le café, me brosser les dents
J'ai quelques bonbons à la menthe dans la poche de ma veste de kayak et une bouteille d'eau accessible sur le pont pour les étapes
Le pique nique était souvent constitué d'un morceau de pain et de fromage et d'un fruit (orange ou banane)
9/ Décize/Nevers 40km (?)
Bulletin météo : Pluie puis couvert - vent léger portant
Départ 10h arrivée 15.30
L'homme qui murmurait à l'oreille des vaches
Départ tardif car je discute de formation avec un des moniteurs puis avec le Président du club et avoir aidé Denis à embarquer son bateau sur une remorque afin de pouvoir passer le barrage de Décize. En vidangeant son bateau, l'eau est blanche car une brique de lait est percée
Passage du barrage complètement à gauche. Passer entre deux bouées jaunes et se poser sur la digue au plus près du portage. Aidé par les allemands ce portage est facile même s'il faut passer par un excavation sauvage de sable
Ce serait sympa que des glissières à kayaks soient aménagées car ce serait à la fois plus sûr et favoriserait les loisirs nautiques (le grand emprunt permettrait peut-être de financer les travaux ?)
Passage du seuil d'Imphy tout droit en embarquant un peu d'eau
Je porte le chapeau que Denis a oublié au club et... je le porterai jusqu'à mon arrivée
Achat à Nevers d'un appareil photo étanche à 3m (mais je n'ai pas trop envie de tester cette fonction !) et petit tour dans la vieille ville
Naviguer en solitaire rend fou ? Je me surprend à parler tout seul, à dire bonjour aux vaches et surtout aux taureaux car ils sont costauds, et même à une libellule posée à l'avant de mon kayak et qui a fait un bout de chemin en passager clandestin
Je vais faire une lessive demain car je commence à sentir le chien mouillé
Les obstacles
Les difficultés peuvent largement varier en fonction du niveau de l'eau et du courant.
Mes difficultés rencontrées ne seront peut-être pas les vôtres
Il faut quand même se méfier. C'est quand on aperçoit un pont que les problèmes commencent en général et qu'il vaut mieux repérer le passage ou le portage surtout quand on est seul. Il y a parfois des branches ou même des arbres en travers, des cailloux et des seuils à la sortie, des contre-courants derrière les arches...
On entend en général les seuils avant de les apercevoir. Il vaut mieux débarquer très en amont pour repérer le passage le plus propice
Les remous surprennent souvent. Ils surgissent puis disparaissent. Ils sont souvent inoffensifs mais peuvent signaler la présence d'un caillou ou d'une branche
10/ Nevers/La Charité 37km
Bulletin météo : Soleil, pas de vent
Départ 9h30 arrivée 15h
200m nage libre
Passage du pont de Nevers repéré la veille. La troisème arche est conseillée mais ça brasse beaucoup. Je préfère tout à gauche, me poser sur des dalles de pierre, tirer le bateau sur 20 m aidé par deux kayakistes allemands qui ne partiront que demain et ça passe bien
Je repére le passage du pont de la Charité en débarquant rive droite (le passage du seuil du bras de gauche brasse beaucoup). L'arche indiquée "canoës" me semble possible même s'il y a un train de vagues important et des contre-courants derrière les piliers
Hum ! J'y vais, j'y vais pas ? Je vérifie le matériel, je range mes lunettes et mon appareil photo, je souque tout ce qui peut être souqué (arrg le caisson arrière que je bloque avec une sangle passée sous le bateau), je serre ma brassière et en avant toute.
Damned
Entrée sous l'arche OK, 1ère vague OK, la seconde aussi mais, à la troisième (la nouvelle vague ?), je ne suis sans doute pas dans l'axe, le poids sur le pont est trop lourd (sac + chariot) je tombe à l'eau à l'insu de mon plein gré.
Une fois dedans elle est bonne !
Le bateau à l'envers, le capitaine en vrac au milieu de la Loire et qui s'empresse de s'agripper à la ligne de vie et ce fameux équipage est emporté par le courant
Je nage d'une main en levant bien les genoux pour ne pas taper dans les cailloux qui pourraient affleurer et je pousse le bateau vers la rive droite qui me semble plus proche
Elle n'est vraiment pas très proche ! c'est long, le courant est fort et me pousse dans l'axe du fleuve...
200 m nage libre, le bateau remis à l'endroit mais l'hiloire remplie à ras bord.
J'arrive enfin en lisière des roseaux mais j'ai à peine le nez à la surface de l'eau (la nature est bien faite d'avoir mis le nez si haut !). Pas possible de débarquer en rive, alors, sur la pointe des pieds, je vide en parti le bateau avec ma petite écope (c'est long), je me hisse sur les touffes de roseaux et je réussi enfin à embarquer
Je remonte le courant pour arriver à la pointe de l'île ou se trouve le camping (c'est sur l'autre rive !) et en portant je passe devant une pancarte "baignade interdite" (humour local ?)
Arrivé au camping, je constate les (petits) dégâts. La tente et le duvet sont trempés dans le caisson arrière. 10l d'eau ! Il va vraiment me falloir écrire au constructeur pour qu'il corrige ce problème de fermeture
Le gérant du camping a pitié de moi (je pensais dormir en enfilant toutes mes polaires) et il m'emmène en voiture acheter un duvet dans un supermarché. Ma nuit fut confortable
Denis est à une journée devant. Je porte toujours son chapeau et il me téléphone car il a perdu sa casquette bleu blanc rouge dans des branches. Pas trouvé cette casquette et si jamais vous descendez la Loire....
Se repérer sur la Loire
Un paysan à qui je demandais ou j'étais : "Ben, vous êtes sur la Loire !" (humour Bourguignon ?)
Il n'est pas toujours évident de se repérer sur l'eau, alors, pour savoir ou je suis
- je compte les ponts (quand il y en a !), les lignes à haute tension quand elles sont indiquées sur les cartes. Je repère les méandres et les clochers
- j'insère dans mon road book des copies de photos aériennes (surtout pour les obstacles et certains campings)
- j'utilise les cartes "La Loire à Vélo" à partir de Digoin qui sont très bien fâites et des copies de cartes routières pour l'amont de Digoin. J'ai noté en gros et en rouge les obstacles sur ces cartes et elles sont fixées devant moi
- et j'utilise surtout les fiches très bien faîtes du club de Décize et celles indiquées dans la rubrique "Liens" (voir exemple)
Un topo serait en préparation (à suivre)
11/ La Charité
Les chaussettes de l'archiduchesse...
Journée de repos et surtout de séchage en rentrant et sortant le duvet et le linge à cause des averses. Petite visite de la ville très jolie
Pas de problèmes avec les moustiques avec un temps pareil ! (mon répulsif n'a jamais servi)
12/ La Charité/Cosne 30km ?
Bulletin météo : Beau - vent de face - l'eau a baissée
Etape sans histoires
Un peu déçu par cette étape : peu d'oiseaux alors que j'espérais en voir beaucoup en traversant cette zone naturelle.
Passage de Sancerre et de ses coteaux.
Etape sans histoires malgré le vent de face et arrivée facile à un camping avec débarcadère à gauche au niveau d'un loueur de canoës (ancien champion olympique)
Le loueur me raconte qu'il a vu arriver un client avec une tente "2 secondes" et qui veut partir pour une rando de plusieurs jours. Le loueur voulait lui prêter une scie sauteuse :-)
La gérante du camping sympa me prépare un super plateau repas (les commerces sont assez loin) et j'ai de quoi me nourrir pendant 3 jours !
Les distances
Les distances indiquées dans mon topo ne sont qu'approximatives. Elles ont été relevées au curvimètre sur des cartes routières. Il s'agit aussi parfois de la distance par la route relevée sur les cartes "la Loire à vélo" (mais la Loire fait des zigs et des zags !)
Les distances ne veulent pas dire grand chose. Elles peuvent varier suivant votre comportement (le mien était plutôt contemplatif ! Ma devise apprise auprès des guides de montagne est : "doucement le matin, pas vite le soir"), des visites que vous souhaitez faire, de votre bateau, que vous soyez en solo ou en groupe car il faut tenir compte du moins rapide, des obstacles ou il vaut mieux débarquer pour les visualiser, de votre envie de bivouaquer ou de trouver un camping et surtout du niveau de l'eau, du courant et du vent portant ou dans le nez
Les variables sont donc nombreuses
Les distances portées dans la liste de mes étapes ne sont donc qu'indicatives. J'étais dans une moyenne de 30km/jour et ma plus longue a été de 50 km (il n'y avait pas de vent, pas d'obstacles majeurs, un courant fort et... il pleuvait, donc pas grand chose à faire d'autre que de pagayer)
13/ Cosne/Gien 40 km ?
Bulletin météo : pas de vent, arrivée sous des trombes d'eau
Journée pas gaie
Réveil sous la pluie encore, démontage du camp sous la pluie encore...
Quand on n'entend pas les cloches des églises de Gien c'est qu'il pleut et quand on les entend c'est qu'il va pleuvoir !!
Comme chaque jour, j'ai laissé une marque (un caillou, un piquet) à la limite de l'eau pour m'assurer de son niveau au départ le matin. L'eau a un peu baissée
Je rencontre deux jeunes français dans un C2 et qui avaient tenté de descendre au plus près de la source (ou des sources) de la Loire. Une journée dans les cailloux pour faire 6 km !! Nouveau départ en amont de Feurs mais encore quelques galères et un bateau explosé. Le barrage de Villerest passé sans chariot de portage n'était sans doute pas évident. Ils vont jusqu'à Nantes
Le topo de la centrale de Belleville indique de prendre tout à droite sous les lignes électriques. Je cherche un bras à droite à la première ligne, puis un second à la 2ème ligne mais Il faut en fait attendre la 3ème ligne, rester très à droite et prendre un bras bien indiqué par des panneaux. Ne pas hésiter à s'approcher pour trouver le débarquement bien aménagé. Portage facile
Le passage du seuil d'Ousson s'est fait à droite et le camping de Gien est à gauche après le pont de pierres
Je cherche encore des fossiles lors de la pause pique-nique tout en pêchant quelques gardons que je remets à l'eau
Gros orage le soir et la pluie fait un boucan sur la tente. C'est très agréable d'être au sec et au chaud en écoutant la pluie tomber
Matériel de réparation
J'ai emporté dans une boîte de la colle super forte, des colliers d'électricien, un petit tournevis cruciforme, un couteau multifonctions, des goupilles de rechange pour le gouvernail, de la cordelette, des briquets mais ce matériel ne m'a pas vraiment servi
J'ai seulement utilisé de la colle pour tenter de réparer le matelas et de la cordelette pour réaliser un noeud en huit pour l'attache d'une sangle de portage
14/ Gien/Chateauneuf
Bulletin météo : Couvert le matin - vent violent de face
Un vent à décorner un viking !
Le franchissement de la centrale de Dampierre est tout à gauche mais la "passe" à kayaks n'est pas très engageante. Gros cailloux à gauche et vague bizarre tout en long à droite. Je préfère un court portage
J'étais radieux (pas irradié) car il ne pleuvait pas mais j'étais mécontent par les nombreux détritus abandonnés dans les bivouacs
Seul encore aujourd'hui sur l'eau. Je cherche le local des boulistes à Sully pour déposer le chapeau de Denis mais je me suis sans doute trompé de village
Arrêt à Bouteille pour le pique-nique puis le vent se lève, violent, de face. Des vagues se forment et de l'écume se soulève des crêtes (on se croirait en Bretagne un jour de - petite - tempête)
Le cordon de mon chapeau entre les dents pour ne pas qu'il s'envole, il faur ramer, garder le bateau dans la trajectoire, essayer de s'abriter près de la bonne rive ou derrière une gabarre à l'amarre pour faire une pause... Quand on n'avance pas, on recule
Je pense m'arrêter au camping de St Benoît en rive droite mais je suis en rive gauche et c'est trop pénible de pouvoir traverser. Je continue jusqu'à Chateauneuf et j'arrive à bon port, enfin
Je suis claqué et saoul de tant de vent
J'envisageais de bivouaquer mais pas assez d'eau potable. Je m'arrête au camping et le gérant sympa m'aide à remonter mon bateau
Je dîne dans un bistrot et 5 clients tentent de m'expliquer le parcours jusqu'à Orléans. Je n'ai pas tout compris mais merci quand même
Les gens sympas
Un immense merci à
- Lucette, gérante du camping de Balbigny qui propose de venir me chercher à la gare à mon retour
- Un pêcheur et sa femme qui m'emmènent repérer le lieu d'embarquement après le barrage de Villerest. La preuve que les pêcheurs et les kayakistes peuvent s'entendre !
- Le patron du bistrot de Chambilly qui quitte son bar pour m'accompagner voir un gîte. Il me prépare un sandwich avec un 1/2 pain et une tranche de pâté épaisse comme un annuaire
- Un homme qui voudrait que sa famille jette ses cendres du pont de Chambilly pour aller enfin à St Nazaire. Il voulait construire un radeau quand il était gamin pour descendre toute la Loire
- La gérante du camping de Pouilly Sous Charlieu qui vous offre de bons conseils et un grand sourire
- Un promeneur "vous pouvez y aller, ici il n'y a pas de radars !"
- Le garde champêtre de Diou qui m'emmène en voiture pour faire mes courses
- la gérante du camping à Cosne qui me prépare un super plateau repas
- Le gérant du camping de la Charité qui m'emmène en voiture acheter un duvet
- Le Club de Décize pour son accueil
- La jeune femme qui m'a aidée à porter mon bateau
- Le groupe des allemands avec qui j'ai navigué sur un petit bout de Loire
- A Denis qui m'a offert quelques photos et (involontairement) son chapeau
- Et à toutes celles et ceux qui ont publié des infos sur le Web
15/ Chateauneuf/Chécy (Orléans)
Bulletin météo : Départ sous le soleil puis couvert. Vent dans le dos puis violent de face
Capitaine, oh capitaine
C'est une des premières fois depuis mon départ que je démonte une tente sèche
Le passage du pont de Chateauneuf est tout droit mais une branche en travers que je n'avais pas vu lors de mon repérage est évitée de justesse
Petite étape car je dois retrouver ma fille qui travaille à Orléans ainsi que mon neveu
A mon arrêt pique-nique, une chaise pliante est échouée et je l'installe en rive pour un landart improvisé
Un ragondin nage tranquillement juste devant moi puis plonge et ressurgit et nage à nouveau devant le bateau
Personne d'autre sur l'eau encore aujourd'hui et c'est toujours un plaisir (égoïste ?) de se retrouver seul au milieu de la Loire
Le camping de Checy est en rive droite mais pas facile à trouver. Il faut s'arrêter près d'un gros arbre avant le canal
Nettoyage du bateau et du capitaine pour ne pas être trop minable
Séquence émotion car je retrouve ma fille (qui m'apporte un nouveau matelas auto-gonflant - le mien était auto-dégonflant) et mon neveu qui va tenter de bidouiller mon appareil photo noyé
Dîner sympa puis dodo. Il pleut toute la nuit
Partir d’où ?
En fonction du temps que vous avez devant vous, plusieurs départs sont envisageables
Il semble possible de partir en amont (Feurs) mais je ne connais pas ce tronçon
J'ai choisi de partir de Balbigny afin de pouvoir naviguer dans les gorges et sur le lac de Villerest (36 km) mais le portage pour franchir le barrage m'a refroidi et il y a des pêcheurs dans chaque site favorable au débarquement ou au bivouac. Gare SNCF à Balbigny
Pouilly sous Charlieu est un départ agréable avec possibilité de laisser la voiture au camping et d'embarquer sur la rivière avant de rejoindre la Loire (il est aussi possible d'embarquer directement sur la Loire très proche). La gare de Roanne permet de récupérer facilement sa voiture en prenant ensuite un bus
Il est en fait possible de partir d’où vous voulez si vous naviguez en solo du moment qu'il y a une gare à proximité
16/ Orléans/Beaugency
Bulletin météo : Couvert, vent portant, pluie à l'arrivée
Tourner à gauche
Réveil tôt mais j'attends la fin d'une averse pour démonter
Arrivée à Orléans facile. Il suffit de longer le canal en rive droite et les 1er et 2nd ponts passent sans problèmes
Je m'arrête avant le pont Royal ou j'ai rendez-vous avec ma fille qui apporte café et pique-nique pour ce midi
Le passage sous le pont Royal n'est pas très engageant. Beaucoup de courant, des cailloux qui affleurent... Portage à deux puis embarquement juste après
Il ne faut pas oublier de tourner à gauche à Orléans. Après c'est tout droit jusqu'à l'atlantique !
Nouveau portage au seuil de Meung car je n'ai pas envie de me mettre à l'eau par un temps pareil
C'est l'étape des cygnes ! Seuls ou en couples ils se laissent approcher puis s'envolent en touchant l'eau du bout des ailes mais il ne faut pas les déranger. Ils sont chez eux et moi je ne suis que de passage, en migration
Arrivée au camping de Beaugency (juste avant le pont à gauche) au pied d'un talus de 2m de haut. Il faut tirer comme un forçat pour sortir le bateau. Ce serait sympa d'aménager des débarcadères (le grand emprunt ?)
Journée de repos demain, lessive, courses, visite de la ville et se refaire une santé après les 2 jours de vent dans le nez.
Achat d'une boîte étanche pour ranger mon sucre car le mien ressemble à de la purée
Aller jusqu'ou ?
Suivant vos envies et du temps que vous avez devant vous
L'important est de trouver une arrivée dans un lieu ou vous pourrez laisser votre bateau le temps d'aller chercher votre voiture au point de départ et de la proximité d'une gare
Le choix est assez large car une ligne SNCF longe la Loire et que vous pourrez confier votre bateau à un club de kayak ou sur un camping
17 Beaugency
Journée de repos et journée de deuil national (?) car j'apprends que la France (celle du foot) a perdue contre le Mexique (comme ils jouent moins, ils devraient gagner moins !)
Grand ménage de printemps. Agréable de porter du linge propre et sec et, lors d'une balade en ville, une vieille dame me raconte l'histoire de la résistance en Sologne
18/ Beaugency/Blois
Bulletin météo : Très frais (6° ce matin) vent portant, l'eau a montée
Il ne fait pas froid pour un mois de Novembre !!
Encore un réveil sous la pluie, café avec le gérant du camping qui est au chômage technique (peu de clients) et court portage pour embarquer après le pont en rive gauche
2 couches de polaires sous ma veste de kayak et j'ai froid, les mains blanches sur les pagaies. J'enfile mes gants en polaire
Passage de la centrale nucléaire tout à droite et portage court mais c'est sinistre de passer par un temps pareil au pied de ces grandes cheminées de refroidissement (il fait assez froid comme ça !)
Le barrage de Blois a été détruit et ça passe partout par hautes eaux
Camping à gauche avant Blois (le premier aperçu semble fermé)
Débarquement au niveau du loueur de kayaks et échange d'infos sur les obstacles qui vont suivre
Encore personne sur l'eau aujourd'hui (les loueurs ne veulent pas mettre leurs bateaux à l'eau en raison du haut niveau d'eau) et pas grand monde encore sur le camping
Le seul ravitaillement proche est .. un resto mais qui était réservé pour un mariage de 150 invités
Devant mon air famélique, la patronne me trouve une petite table mais je ne suis pas resté jusqu'à la pièce montée. La mariée était jolie mais j'étais un peu "dépareillé" pas rasé, en sandales... parmi toutes ces jolies robes et ces beaux costumes
Un topo ?
Ce serait intéressant d'éditer un topo complet de la Loire avec version allemande (surtout), anglaise... sur des fiches plastifiées comprenant des fonds de cartes (du genre "La Loire à vélo"), les principaux obstacles, les clubs, les loueurs, les interdictions de bivouac dans les sites protégés, les campings en rive, les consignes de sécurité et environnementales (ne pas laisser de détritus aux bivouacs !!!)...
Ce serait un beau projet pour un "défi jeunes"
Il y a de la place pour tout le monde sur l'eau même si ce guide incite plus de monde à naviguer. Les commerces locaux, les loueurs... pourraient en profiter et ce n'est pas demain (j'espère) que l'on verra 3000 bateaux par jour comme sur l'Ardèche un jour d'été !
19/ Blois/Amboise
Bulletin météo : Très frais, pas de pluie, vent portant
Demain c'est l'été !!
6h et pas envie de sortir de mon duvet
Brr j'ai peur de rencontrer des icebergs sur le fleuve et je porte à nouveau mes gants en polaire
La Loire a montée d'1 mètre et le loueur m'avait prévenu hier soir en remontant ses bateaux très haut en rive. Ce sont peut-être des orages sur le bassin de l'Allier ?
Des gens du coin me disent qu'ils n'avaient jamais vu ça et que la Loire est quasiment en crue, ça pousse donc très fort ce matin
Pêche dans un trou d'eau à l'abri du vent. Quelques gardons remis à l'eau
Surprise en arrivant au camping d'Amboise (prendre le bras de gauche et c'est à droite avant le pont) car je retrouve le groupe des kayakistes allemands. Ils m'aident à sortir mon bateau
Nous créons un comité franco-allemand pour examiner les cartes, nous demander ou se trouve Denis (il doit être loin devant car il se lève à 5h et pagaie jusqu'à 20h)
Installation du camp, douche puis dîner face au château d'Amboise. Je n'aime pas les rois mais leurs châteaux sont parfois jolis et j'ai surtout une pensée pour ceux qui les ont construits
J'appréhende un peu la traversée de Tours demain et de tous ses ponts (5) avec autant d'eau et de courant. Pas très envie de portages car j'ai le dos en 4 épisodes
Mais demain est un autre jour, demain c'est l'été et j'espère pouvoir sortir mes lunettes de soleil qui sont dans le bidon depuis le départ
Couper les méandres ?
Ce n'est pas toujours une bonne idée que de vouloir couper les méandres en croyant gagner du temps car le courant est dans les extérieurs et il y a en général plus d'eau
20/ Amboise/Tours
Bulletin météo : couvert, vent faible
Les marins sont en mer dès l'aurore !! (désolé)
Un tout petit coin de ciel bleu ce matin. Ma grand-mère disait qu'il était juste assez grand pour y tailler une culotte de gendarme
L'eau a encore montée cette nuit
C'est une hécatombe chez les sternes qui pondent leurs œufs sur les petites îles de sable et de gravier. La Loire a tout recouvert et les couvées de cette année sont perdues
Je vais faire un petit tour à Amboise pour quelques courses et je photographie les allemands sur l'eau avant le passage du pont
Départ à mon tour et je fais un bac car j'ai repéré une petite veine d'eau sympa tout à gauche pour passer le pont
Un groupe scolaire d'une cinquantaine d'enfants est parti sur l'eau ce matin mais l'encadrement préfère les arrêter avant le 1er pont de Tours car ça brasse beaucoup
Avec un moniteur j'aide à allumer un feu avant l'arrivée des gamins et ce n'est qu'après une pause pique-nique de 2 heures que je repars vers Tours
J'apprends des moniteurs que des personnes se sont noyées sur le Cher pour avoir voulu franchir le seuil d'une écluse et qu'ils ont tourné pendant 1/2 heure dans le rappel. C'est horrible et m'incite à encore plus de prudence
Arrivée à Tours. Malédiction ! Je me trompe de bras alors que l'obstacle est marqué en gros et en rouge sur ma carte devant moi et je me retrouve à quelques mètres de la barge qui fait des aller/retour sur des câbles en acier à 10 cm au dessus de l'eau et qui bloquent le passage.
Je suis un imbécile pas heureux !
Je débarque en vrac entre deux arbres immergés et remonte le talus pour repérer un passage.Un gars du chantier me dit d'aller voir le "piroguier" pour qu'il descende les câbles mais il est sur l'autre rive !
Je vais m'arrêter là pour aujourd'hui et chercher un hébergement
Deux promeneurs m'indiquent un camping en rive à 1km en aval et je sors mon bateau en m'enroulant avec la corde de remorquage comme les tireurs costauds (mais je ne suis pas costaud) du jeu de corde et, pas à pas, le bateau est enfin sur le chemin. Ouf
Le bateau sur le chariot, je vais vers l’aval pour trouver ce camping mais, au bout de 500m, pris d'une intuition, je demande à deux dames en promenade si le camping est encore loin
Ce camping est... fermé depuis longtemps et je suis un peu... penaud. Difficile de bivouaquer en bord de route et les deux dames sympas m'indiquent un hôtel en rive et à 2 kms en... amont !
Demi tour. Mais avant, je dépose mon kayak et je vais m'assurer que l'hôtel est bien ouvert et qu'une chambre est libre (je me méfie de Tours). Super. Une chambre à 37 euros avec petit déj et une baignoire (mon rêve) dans une chambre d'un joli château tenu par un couple très sympa (Hôtel "Les fontaines" Tel 02 47 52 52 86)
Super. J'achète mais mon bateau est loin. L'hôtesse téléphone à un de ses amis ancien viticulteur qui possède un camion et qui pourrait aller chercher mon kayak. Je croise les doigts mais cet ami à vendu son exploitation et... son camion avec !
Tant pire ! Je fais un premier aller/retour en portant le maximum pour alléger le bateau puis un second pour le ramener à l'hôtel
Arrivée enfin dans mon "bivouac" 4 étoiles sans pouvoir me baisser pour retirer mes chaussures car mon dos est maintenant en 24 épisodes à cause de ce long portage
Un bain avec de la mousse haut comme ça me remet d'aplomb et je décide de prendre le train demain pour Roanne afin de récupérer ma voiture à Pouilly Sous Charlieu puis de revenir prendre mon kayak et de le remettre à l'eau après Tours (les navettes sont toujours un peu compliquées) car je n'ai pas très envie de faire un portage au pont Wilson de Tours. La grève de jeudi contre la réforme des retraites va bloquer les transports (et c'est légitime) et je préfère aussi rapprocher ma voiture en cas de besoin
Coup de fil de Denis. Il a perdu sa tente arrachée par le vent et doit dormir à la belle étoile
Si vous descendez la Loire et que vous trouvez une tente....
Repas à la guinguette proche de l'hôtel et bal à papa pour la fête de la musique
21/ Navette Tours/Roanne et retour
Je visite le musée du compagnonnage en attendant mon train. Très intéressant d'admirer tous ces chefs-d’œuvre des différents corps de métiers
3 heures de train pour remonter à Roanne alors que j'ai mis plus de 15 jours pour descendre en bateau !!
Nuit à l'hôtel et j'attrape le premier bus pour me rendre au camping de Pouilly. Café avec la gérante puis impression curieuse de conduire une voiture. Je récupère mon kayak dans les jardins de l’hôtel à Tours et je cherche un nouveau départ de préférence dans un camping pour pouvoir y laisser ma voiture et proche d'une gare pour le retour.
Le premier camping n'est pas encore ouvert pour la saison et je le second se trouve à Saumur. J'ai raté une partie de la Loire (et le passage d'une centrale nucléaire !!) mais je reviendrai faire la totalité du parcours (jusqu'à l'Atlantique si possible) quand j'aurai plus de temps
Dîner agréable et familial chez des amis à Saumur avant d'embarquer demain
22/ Saumur/Les Ponts de Cé (Angers)
Bulletin météo : chaud, pas de vent
Arrivée à bon port
Face au château, le camping est protégé par un code d'accès, des cadenas sur les portes qui donnent accès à la Loire et même des fils de fer barbelés. Il ne manque que les caméras de surveillance. On vit une époque formidable
Je suis nul ce matin. J'avais repéré hier un passage sympa tout à gauche du pont de Saumur et je fais un bac pour aborder afin de mieux voir ce passage (l'eau a montée cette nuit et le courant est vraiment très fort). Je pense accoster à un ponton mais je suis bloqué sur son bord amont par ce courant sans pouvoir bouger le bateau. Pas d'autres solutions que de tenter de sortir et d'attacher le bateau aux rambardes de la rive. Je dois faire passer le kayak chargé de l'autre côté de l'obstacle et ma pratique de l'escalade m'a bien servie. Je fais un 1/2 cabestan avec la corde d'amarrage et je tire le bateau sans trop d'efforts sur le quai. Embarquement deux mètres après (!) et ça passe ensuite tout seul
Denis est sans doute déjà à St Nazaire et a peut-être, entrainé par son élan, traversé l'Atlantique !
La Loire est très large et les longues lignes droites sont un peu monotones. La levée à droite ne laisse voir que les voitures et seule, la traversée de villages agrémente cette journée
Je pensais m'arrêter à La Ménitré mais la journée est belle et il ne reste que 20km avant Angers
"Titine" commence à sentir l'écurie
Passage du pont de l'autoroute en travaux sous une passerelle et arrivée au pont des Ponts de Cé ou se trouve le club de kayak à droite. Le camping est après le pont en rive droite
Deux pêcheurs à qui je demande mon chemin jusqu'au camping me tiennent la conversation pendant 1/2 heure, visitent mon bateau et m'indiquent un endroit pour manger
Aidé par une jeune femme sympa, je passe une barrière avant d'arriver au camping, terminus de ma descente pour cette année
Ce que j'ai trouvé de plus "pénible" (mais c'est supportable)
- de monter le camp sous la pluie puis de démonter le camp encore sous la pluie pendant plusieurs jours
- certains portages
- le vent violent dans le nez pendant plusieurs jours
- d'avoir les pieds mouillés toute la journée et qui ne supportent pas trop les sandales le soir et encore moins les marches à pieds
23/ Route terre
Bus puis train jusqu'à Saumur pour récupérer ma voiture et retour aux Ponts de Cé pour récupérer le kayak resté sur le camping
Route terre pour rentrer à la maison (il s'agit d'une expression des pêcheurs quand ils rentrent après une marée)